Florent Bouguin

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Compte-rendu TransMartinique (138km, D+ 5600m)

septembre 2, 2015 by danielriou

Je ne sais pas par où commencer pour partager cette aventure en terre tropicale qu’est Transmartinique. Plus qu’une course ce voyage d’une semaine m’a permis de découvrir une île avec ses paysages à couper le souffle, sa population à la fois généreuse et tourmentée et bien sur son ultra marathon en sentier qui la traverse du nord au sud sur 138km et 5600m de D+.

Débutons alors par le plus important, les Manikous. En plus d’être une drôle de petite bête sauvage (mélange de rat et de chat de ce que j’ai pu voir à travers la jungle), c’est le nom des bénévoles et du club qui organisent cette course. Cette équipe de passionnés est totalement investie et prône des valeurs humaines fondées sur le partage et la convivialité. Nous leur devons cette course, continuez et merci les Manikous.

En tant qu’être humain, nous avons la chance d’avoir un corps qui sait guérir et un mental qui nous fait avancer. 10 jours avant la course, je suis arrêté, interdiction de marcher pendant 3 jours! Quel choc, moi qui espère tant faire cet ultra, voilà que je dois attendre les résultats d’une IRM pour confirmer mon départ, fracture de stress ou ténosynovite. Heureusement, je n’ai qu’une grosse tendinite. Elle m’handicape depuis 3 semaines. Je pourrai donc être sur la ligne de départ. Deux nouveaux défis viennent de naître, apprendre à gérer une blessure lors d’un ultra et retrouver la confiance nécessaire pour aller au bout (Depuis 3 semaines je n’ai couru que 4 fois, autant dire que ce n’est pas la période d’affûtage que j’avais prévue!)

L’organisation a réussi à avoir un super plateau d’athlètes élites internationales, plus de 11 nations sont présentes, et près de 1200 amoureux de la nature sont au départ de cette fin de semaine de course.
Il est 2h45, Monsieur le maire de Grande Rivière nous souhaite bonne course. La frénésie sur la ligne de départ est palpable. L’hymne de la course retentie. Les feux d’artifices explosent, et nous nous élançons.
Rapidement on attaque l’ascension du mythique volcan de la Montagne Pelée. C’est un ciel étoilé et de pleine lune. Erik Clavery tire le peloton et nous guide vers ce sommet. Je prends le temps de me retourner pour admirer cette farandole de lumières qui serpente en montant les parois abruptes au-dessus de St-Pierre. C’est magique, j’ai des frisons.
Nous attaquons la section au cœur de la jungle tropicale. Cette section très technique nous fait découvrir des énormes racines, des cordes, des franchissements de rivières du dénivelé tant positif que négatif. C’est au cours de cette section que le jour apparaît et avec lui la chaleur.
J’arrive à la Base de vie de St-Joseph et j’ai même droit à un traitement de faveur (2 douches SVP!). La douche du corps et des équipements est nécessaire pour éliminer le risque de leptospirose. Débute maintenant la section que je crains le plus. Il fait chaud, c’est un terrain dur propice à la relance donc pas super pour ma tendinite. Antoine Guillon met une bonne accélération, je ne le reverrai plus….
J’ai vraiment chaud, se suis en ébullition. Je boue de l’intérieur à travers ces champs de bananes. Le ravito du Lamentin est salvateur et permet de me rafraîchir. J’ai appris plus tard que bien des coureurs ont souffert de la chaleur sur cette portion ce qui a eu un rôle important sur leur performance. Mes motivations sont alors simples : bien gérer ce coup de chaud, gérer ma tendinite qui se fait de plus en plus douloureuse et faire ma course selon mes capacités en gardant mon objectif de la terminer. Les kilomètres avancent, j’ai de plus en plus mal. Je continue de faire ma course et je dois savourer l’instant présent. Je me raccroche à ce qui me fait avancer : Catherine et nos 2 enfants, c’est ensemble que nous arriverons au bout. Les bénévoles et les équipes de Canal+ Caraïbesm’encouragent, ils m’informent de ma position dans la course. Le soleil se couche sur les plages de la Trace des Caps à la jonction de l’Océan Atlantique et de la Mer des Caraïbes, splendide! La fin de course est dure pour moi, j’ai l’impression de ne pas avancer je fais de lourdes chutes. Merci à tous pour tous vos encouragements qui m’ont aidé à aller au bout.
Je vois les lumières au bout de la plage, j’entends la sono et je franchis cette ligne d’arrivée tant convoitée après plus de 17h d’effort. Antoine magnifique vainqueur prends le temps de m’accueillir et de me féliciter chaudement. Quelques instants après arrive Erik. Il m’a fallu plusieurs minutes pour parcourir la vingtaine de mètre entre ma chaise et la ligne d’arrivée pour lui offrir une sincère accolade.

J’écris ces lignes à quelques 10000m d’altitude la tête remplie d’émotion mais avec cette petite frustration d’être parti un peu vite. Le seul avion pour le Québec quitte la Martinique le dimanche à 15h30, je n’ai pas pu accompagner les derniers finishers, ni fêter lors de la fête de fin de course pour remercier une dernière fois les organisateurs, les bénévoles et les compétiteurs. Je m’en excuse.

Voici quelques images clefs qui écrivent ce qui me fait tant vibrer dans l’ultratrail soit cette fusion entre la nature, l’être humain et la performance:
– Silhouette d’Éric dominant la Montagne Pelée sous un clair de lune tropical
– Attaque d’Antoine en sortant de la première base de vie au milieu des bananerais au plus fort de la chaleur tropicale
– Passage de la ligne d’arrivée sur une plage des Caraïbes de compétiteurs au bord de l’épuisement et avec un sourire qui en dit long sur l’émotion
– Érik et Antoine qui chacun à leur tour me coachent, m’aident. Ces gars en plus d’être des très grands champions sont accessibles, authentiques et généreux.

J’ai eu la chance de voyager avec 4 compétiteurs québécois (Éric, Joan Roch et Alexandre Genois), Mélanie et Marie-Claude tous de superbes personnes. Nous avons tissé de forts liens. Nous avons mis en commun nos émotions à travers cette page Nos Québécois à la TransMartinique 2014 qui j’en suis sûr va promouvoir d’avantage la Transmartinique au Québec, en France et à l’île de la Réunion. En passant 3 québécois sont dans le Top 10!

Je souhaite terminer ce texte en remerciant deux personnes qui ont m’ont permis d’aller au bout de cette aventure martiniquaise Nancy (physiothérapeute à la clinique PCN) et Blaise (physiothérapeute à la Clinique du Coureur). Plus que de m’avoir remis sur pied en mois de 10 jours, vous m’avez redonné cette confiance nécessaire à ma quête personnelle. 138 fois merci.

J’ai grandi un peu plus.

Filed Under: Récit de course

Compte rendu de Bryce100 organisé par Ultra Adventures

septembre 2, 2015 by danielriou

Les beautés de l’ouest des États-Unis, ses canyons, sa terre rouge-orangée sont dans notre imaginaire. Bryce 100 fait partie de ces courses qui vous transportent dans la magie. Pour mon premier 100 miles j’ai choisi cette difficile course d’altitude lors de laquelle montées et descentes se succèdent sans laisser place au plat. Je suis un privilégié. Privilégié de partager ma vie avec une femme et deux enfants extraordinaires, privilégié de travailler au sein d’une organisation qui promouvoit l’amélioration du mieux-être de ses employés et privilégié de recevoir vos énergies et vos ondes positives.
Cet ultra marathon en sentier est une étape dans mon évolution. Je l’ai franchi avec succès. J’ai appris certains éléments qui touchent à la sagesse et je finis l’épreuve qui plus est dans un état correct. Comme à chaque début de course cela part vite. Le peloton s’étire. Je fais ma course, c’est-à-dire que j’essaie de faire abstraction des autres compétiteurs. Je cours aux sensations. Je ne monte pas mes pulsations trop hautes. Je n’attaque pas dans les montées et je déroule dans les faux plats et les descentes. Nous sommes dans les montagnes et nous avons un vrai temps montagnard. Soleil alterne avec pluie, vent et grêle. Vu que je n‘ai pas d’équipe de soutien, je porte tout dans mon sac à dos. Cela m’aide car je peux m’adapter à toutes les situations météos. Après quelques miles, je suis tout surpris de voir que je mène la course malgré les nombreux très bons coureurs d’ultra de l’ouest des USA. Mais attention un 100 miles c’est long. Plus les kilomètres avancent et plus je me rends compte que je peux réaliser quelque chose de grand. Je n’ai aucune idée de l’écart entre les autres compétiteurs et moi. Ils ont des pacers et je sais qu’ils veulent venir me chercher. J’accélère dans la dernière section. J’ai du mal à m’alimenter depuis quelques heures et je vomis deux fois. Je me retourne régulièrement. Je ne vois pas de lampes frontales derrière moi. Je ne suis pas complètement explosé et j’apprécie ce moment. Ça y est, je passe la ligne d’arrivée. Je suis finisher du Bryce100 ce qui me donne droit à une très belle boucle de ceinture et à une intense accolade de Matt Gunn le directeur de course. Les bénévoles et les organisateurs peuvent être fier de ce qu’ils réalisent : une course de rêve au sein d’un nature féerique. Les gens d’ici parlent beaucoup du record et de la barre des 18h qui est tombée. Je leur réponds que lors de la course je n’avais aucune idée de mon temps global. Je divisais mon parcours entre chaque ravitaillement, c’était uniquement ces temps-là qui m’intéressaient. Le record est éphémère et n’est pas un aboutissement. Obtenir la boucle de finisher est permanent et est ma véritable source de motivation.

Afin d’illustrer mon texte, vous trouverez une image typique de paysage que nous parcourons, une photo d’un super héros Ben à son arrivée après 36h de course (incroyable!) et le tomahawk qu’on m’a offert qui nous rappelle cette riche histoire des peuplades amérindiennes sur ces hauts plateaux.

C’est un plaisir d’écrire ces quelques lignes pour vous remercier des nombreux encouragements que vous m’offrez. Ne vous arrêtez surtout pas car ils me font avancer. Allons au bout de nos rêves.

Filed Under: Récit de course

Compte rendu du 80km (82 en fait!) du The North Face Endurance Challenge Series dans les Blue Mountains

septembre 2, 2015 by danielriou

Que c’était dur, je trouve cette distance vraiment très difficile. Le premier marathon est bien trop rapide et je navigue entre mes zones 4 et 5 de fréquence cardiaque. Je ne veux pas lâcher le morceau. Je m’accroche mais je sais que cela va casser. Qu’importe! C’est une bonne occasion d’apprendre à mieux se connaître. Ce qui devait arriver arriva, je m’éteins sur le deuxième marathon. Le soleil apparaît, il fait de plus en plus chaud et avec la forte humidité, nous avons un cocktail explosif (plus de 50% d’abandon sur le 80 km!). Je passe à travers des moments très très difficiles. Je croise plusieurs coureurs(es) et bénévoles qui m’encouragent. Je ne leur parle malheureusement pas, je suis dans le rouge et je m’en excuse. (Je profite donc de ce texte pour vous remercier. Vous vous reconnaitrez et vous savez que vous m’avez tiré, merci).
J’ai découvert un grand champion en la personne de Ryan Atkins. Ce coureur professionnel de course à obstacles est vraiment au-dessus du lot et c’est surtout un chouet type. Je suis ébloui par la performance de
Rachel Paquette qui gagne le 80 km avec une facilité déconcertante. Rachel, Sophie Limoges (3éme sur le 50km) et plusieurs autres féminines renforcent un peu plus mon idée que plus la distance s’allonge et moins il y a d’écart entre les femmes et les hommes. Chapeau les filles, vous nous tirez par le haut.

Quand je ferme les yeux je revois ce magnifique lever du soleil, mon retour aux fondamentaux de la course qui me permet de remonter ces passes difficiles et tous ces sourires qui nous accompagnent.
Cet événement qui totalise 9 courses différentes pendant le week-end: 5 km, 10 km, demi-marathon, marathon à relais, marathon, 50 km, 80 km et deux courses pour enfants est à découvrir. L’organisation et les bénévoles sont au top, la station de ski est charmante et la proximité des coureurs(es) et des nombreux touristes et villégiateurs est amusante.
Je suis très fatigué ces derniers temps mais c’est voulu. Je n’ai pas vraiment arrêté depuis mon 100 miles du mois de Juin dans l’Utah. Je profite de cet été pour mettre du volume et du dénivelé. Je jongle entre très grosse fatigue musculaire, articulaire et mentale. Attention à ne pas tomber de l’autre côté de la montagne avec cet épuisement qui nous guette tous. Mais ma force c’est que je ne suis pas seul, mon amoureuse prend soin de moi et vous m’encouragez continuellement. « Keep going »

PS : OUPS, avant de publier ce texte j’oubliais de vous partager une expérience. Quand vous vous aspergez d’eau aux ravitaillements assurez-vous que dans les gobelets se trouve vraiment de l’eau. Du Moutain Dew dans les yeux ça pétille!!!

Filed Under: Récit de course

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